Logo
Contribution à l'étude de la vie religieuse en Iparralde : Ainhoa, Ibarolle/Ibarla, Larceveau/Larzabale-Cibits/Zibitze et Soule/Xiberua

Michel Duvert
Association Lauburu, Etniker Iparralde

Résumé
Sur le site internet de l'association des Amis du Musée Basque (SAMB) , je publie une longue enquête ethnographique portant sur le déroulement des principales fêtes religieuses à Ainhoa (Pays Basque, Labourd- Voir carte plus loin), depuis l'entrée du XXe siècle. Ce travail est fondé sur de nombreux témoignages ainsi que sur une riche iconographie. Afin d'élargir ce thème, je l'ai complété par diverses informations. Il s'agit d'enquêtes effectuées en Soule ainsi que de témoignages du début du XXe siècle, portant sur deux villages de Basse Navarre, Ibarolle et Cibits. Ces informations sont accompagnées d'une étude consistant en une analyse critique de quelques points forts que ces observations ont permis de dégager.

Laburpena
Elkartearen internet gunean ikerketa etnografiko luze bat argitaratzen dut: nola egin diren eliza-besta nagusiak Ainhoan XX. mende hastetik hunat. Lan horrek lekukotasun anitz eta ikonografia aberats bat ditu oinarri. Gaia zabaltzeagatik, argibide zenbaitez osatu dut : Xuberoan egin inkesta batzu, bai eta Baxenabarreko Ibarlan eta Zibitzen bildu lekukotasun andana bat, XX.mende hastapenekoak. Argibide horien lagun, pundu berezi batzuren azterketa kritikoa egin ahal ukan dut.
__________________________

Roger Idiart aidiskideari.
Bihotz bihotzetik
.

Présentation
Cette étude cherche à comprendre ce que furent des manifestations populaires festives, édifiées dans un contexte où l'Église a accueilli des imaginaires les plus hétéroclites. En élargissant les données précédentes, en prenant en compte des données bibliographiques en Pays Basque, j'ai tenté de mieux connaître ce que pouvait traduire ce type de vie chrétienne dans un cadre basque rural " traditionnel ".
J'ai tenté de cerner au mieux la nature des types d'ordres qui s'expriment tant dans l'organisation des rites que dans leurs calendriers ; j'ai cherché à identifier des bouleversements ayant affecté la vie des villages, qui marquent lourdement la vie religieuse chrétienne et nous laissent profondément démunis. Certes on pourra me reprocher, à juste raison, de parti pris car je ne chercherai pas cacher les deux grandes préoccupations qui habitent ce travail :
1) en tant que chrétien (et paroissien occasionnel d'Ainhoa) j'ai voulu dresser l'état des lieux : où en sommes nous de notre vie d'Église ? Comment en sommes-nous arrivé là ? Faut-il le regretter ou y trouver des ressources afin de refondre du lien social et du lien sacré ? Les anciens nous montrent des façons de faire correspondant à leurs besoins. Et nous ?
2) faire en sorte que ce village puisse avoir une trace, la plus fine possible, de ce qu'il a vécu dans un passé récent et qui s'efface à grande vitesse. En cherchant à constituer une part de cette mémoire, j'ai regardé ce que j'avais vu dans d'autres villages et j'ai ravivé quelques souvenirs de ma jeunesse bayonnaise, de mon éducation chrétienne par un clergé basque auquel je suis largement redevable.
Autant dire que ceux qui cherchent ici sérénité, rationalisme et objectivité risquent d'être fort déçus. Les scientistes seront carrément outrés, tant pis pour eux. Pour les contrarier d'avantage j'ajouterai, en citant le célèbre historien Duby : " la trace d'un rêve n'est pas moins " réelle " que celle d'un pas, ou du sillon d'une charrue dans la terre. Je crois que l'imaginaire a autant de réalité que le matériel ".
Plus encore, par delà les signes que livrent l'enquête ethnographique, ce qui me préoccupa fut d'accéder au " monde des intentions ", objectif des études ethnographiques que se fixa nôtre maître, l'abbé J-M. de Barandiaran. Autrement dit, le lecteur familier des voyages dans ce monde pourra juger de la qualité de mon entreprise.
Ce travail fut entrepris sur le modèle du Bosquejo etnografico de Sara, de Barandiaran. Il fut mis en forme à la suite de quelques lectures et échanges où les textes et les propos de Père Marcel Etchehandy et Thierry Truffaut (ses nombreuses enquêtes de terrain publiées ou non) m'aidèrent à cadrer ma démarche.
Je remercie tout particulièrement Xabier Itçaina et Thierry Truffaut pour la relecture attentive de ce travail ; leurs remarques ainsi que les informations données m'ont été précieuses et m'ont permis de préciser certains aspects.
Faisant suite à cette présentation, le travail comprend 7 volets consacrés au village d'Ainhoa, en Labourd.
Chacun de ces volets est téléchargeable en format pdf :

1. Pratiques et sanctuaires
17 pages
865 ko
2. L'attitude officielle face au clergé
7
434 ko
3. Besta berri, Fête-Dieu
26
934 ko
4. Les rogations et la Saint Marc
6
193 ko
5. La fête patronale
4
271 ko
6. Les rites à la chapelle (Kapera)
16
984 ko
7. Une " géographie " sacrée d'Ainhoa
8
293 ko

Dans ces 7 parties j'ai écouté mes témoins et écarté toute donnée livresque. Trois préoccupations dominent ces observations de terrain :
1) Comment faire apparaître l'organisation régnant dans un tout petit village de montagne et y déceler les pouvoirs qui s'y exercent afin d'en assurer sa cohérence et sa perpétuation ? J'ai donc étudié avec soin le système des processions.
2) En quoi et comment la vie religieuse irrigue un vieil habitat (d'origine médiévale), dont l'histoire est connue dans ses grandes lignes ? J'ai valorisé l'examen de photographies anciennes couplées aux témoignages. Les cérémonies " ordinaires " qui correspondent simplement à la liturgie commune, ne seront pas prises en compte (Messes dominicales, Noël, Cendres, Pâques, etc.) comme celles exceptionnelles (commémoration des deux dernières guerres). De même je n'ai pas pris en compte les célébrations propres aux ecclésiastiques, comme l'Adoration, qui donnait lieu à une magnifique messe avec clique, etc. concélébrée par plusieurs prêtres qui allaient faire par la suite un solide banquet …
3) Qu'est-ce qu'un ermitage par rapport à une église paroissiale ? Pour cela j'ai étudié les pratiques dans l'église paroissiale ainsi que dans l'ermitage du même village.

Je donne ensuite deux témoignages. Il s'agit des anciennes Besta berri dans deux villages bas-navarrais voisins :

8- Larceveau et Ibarolle
6 pages
307 ko

Ces deux témoignages datent du début du XXe siècle. Ils me furent confiés par deux amis avec lesquelles je m'entretenais d'un projet d'étude de la vie religieuse en Pays Basque (c'était dans les années 1975-1980). Il s'agit de Mlle Morbieu pour Ibarolle et de M. Sagardoy pour Larceveau-Cibitz. Ces deux témoins ne sont plus, je concrétise enfin mon projet et leur rends hommage.

Partant du Labourd j'achève mon étude en évitant les grandes zones du nord de la Basse-Navarre où les Besta berri sont bien connues. Je rapporte des résultats d'enquêtes effectuées lors de mes pérégrinations en Haute-Soule (merci à M. l'abbé J. Casenave pour ses précisions) et illustrées concrètement en Basse-Soule, dans le village d'Idaux, grâce aux témoignages de Ph. et M. Etchegoyhen.

9 - Haute & Basse-Soule, Idaux
3 pages
156 ko


Le dernier volet qui conclue ces enquêtes s'intitule :

10- Vie religieuse et vie sociale, un essai
23 pages
483 ko

Cet essai vise à comprendre comment mentalités et pouvoirs étaient intriqués dans le milieu traditionnel et comment ils se sont désagrégés.
Cette partie contient la bibliographie générale.

Sources
Témoignages
Je remercie mes témoins occasionnels ainsi que ceux qui m'encouragèrent. Je remercie surtout M. l'abbé Babaquy, qui était le curé du village de 1963 à 1985, pour le long entretien qu'il m'accorda. Merci au regretté ami, l'abbé R. Idiart. Mes remerciements les plus vifs à M. & Mme Añorga, Mme Eliceiri, Mme Diharce, MM Escurra, Monduteguy, Saint Jean, Elizagoyen, Audiot, Isabal, Daguerre et la mairie du village, MMes Elso & Marckert (si souvent mises à contribution !). Un merci tout particulier à M. B. Saint Jean et à la maison Peortegui. Merci aux amis souletins, Ph. et M. Etchegoyhen ainsi qu'à G. Vergez qui ont relu et réagi à ce travail. Merci à l'abbé J. Cazenave, fidèle ami et précieux témoin de la Soule.
Photographies
L'essentiel des photos anciennes provient des collections de M. M. Audiot (un fameux témoin !), B. Saint Jean et d'autres particuliers du village, notamment de M. X. Isabal ; les plus récentes sont de l'auteur.

Bien entendu, toute ma reconnaissance à Père Marcel Etchehandy, Xabier Itçaina et Thierry Truffaut.

Situation géographique des communes d'Ainhoa (Ain en rose), Larceveau-Cibits (Larce en vert), Ibarolle (Iba en jaune) et Idaux-Mendi (I-M en bleu)